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mercredi, octobre 9, 2024

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Un jeune homme, Modou Guèye, a été tué par balle lors des manifestations à Dakar.

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La liste des victimes des manifestations contre le report de l’élection présidentielle s’allonge. Un jeune du nom de Modou Guèye aurait été tué par balle. Il habite Pikine Guinaw rails sud. Il a reçu une balle réelle hier à Colobane.
Il a été évacué à l’hôpital Principal de Dakar où il a succombé à ses blessures. Notons que des manifestations contre le report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ont eu lieu vendredi à Dakar  et dans plusieurs villes du pays entraînant la perte de vies humaines.

Nous y reviendrons

Macky Sall doit partir le 2 avril 2024. Les deals en cours n’y feront rien… (Thierno Alassane Sall)*

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Un vent de rébellion souffle sur la magistrature après les décisions du Président de la République et de l’Assemblée nationale de repousser l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février 2024.

Du côté des magistrats, si on ne descend pas dans les rues pour protester, la colère est à son paroxysme. Selon les informations de Les Echos, reprises par Senenews, l’annonce du report de la Présidentielle a été reçu comme une douche froide. Et la goutte de trop est la corruption présumée chez les juges du Constitutionnel évoquée comme motif pour reporter la Présidentielle.

Cela a suscité le courroux de beaucoup de magistrats. Surtout, pour ce qui concerne Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly. L’ancien Président de la Cour Suprême est décrit par ses anciens collègues comme l’un des magistrats les plus intègres. Du coup, les magistrats ne peuvent admettre que cette suspicion de corruption sorte de la bouche du Président de la République. Cela est encore au travers de la gorge des collègues du Président de l’Union des sénégalais (UMS) qui n’en reviennent toujours pas.

Le fast-track de Macky Sall qui souhaite lancer le dialogue national dès la semaine prochaine

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Le président du Sénégal, Macky Sall, a annoncé l’initiation prochaine d’un dialogue national dans le cadre d’une interview accordée à l’agence Associated Press ce vendredi, au Palais présidentiel. Cette annonce intervient dans un contexte de tensions et de manifestations à travers le pays, qui ont déjà entraîné la mort de deux personnes. Ces événements font suite à la décision du Président de reporter l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024, une mesure que Macky Sall justifie par la volonté d’éviter une crise plus grave susceptible de nuire gravement au Sénégal.

La communauté internationale ainsi que l’opposition sénégalaise ont exprimé de vives critiques à l’égard de cette décision de report, l’opposition qualifiant même l’action du président de coup contre la constitution. Toutefois, Macky Sall réfute ces accusations et souligne la nécessité de cette mesure.

Dans son interview, Macky Sall a précisé que le dialogue national annoncé mercredi dernier lors de son conseil de ministres pourrait débuter dès la semaine prochaine. Il appelle la communauté internationale à faire preuve de retenue et de compréhension face à la situation actuelle du pays. Selon lui, ce dialogue vise à instaurer un climat de confiance et à créer un cadre inclusif en prévision des prochaines élections.

Report de la Présidentielle : Vent de révolte chez les magistrats

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Un vent de rébellion souffle sur la magistrature après les décisions du Président de la République et de l’Assemblée nationale de repousser l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février 2024.

Du côté des magistrats, si on ne descend pas dans les rues pour protester, la colère est à son paroxysme. Selon les informations de Les Echos, reprises par Senenews, l’annonce du report de la Présidentielle a été reçu comme une douche froide. Et la goutte de trop est la corruption présumée chez les juges du Constitutionnel évoquée comme motif pour reporter la Présidentielle.

Cela a suscité le courroux de beaucoup de magistrats. Surtout, pour ce qui concerne Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly. L’ancien Président de la Cour Suprême est décrit par ses anciens collègues comme l’un des magistrats les plus intègres. Du coup, les magistrats ne peuvent admettre que cette suspicion de corruption sorte de la bouche du Président de la République. Cela est encore au travers de la gorge des collègues du Président de l’Union des sénégalais (UMS) qui n’en reviennent toujours pas.

Urgent-La voiture de Papa Samba Sène, PDG du journal « L’Évidence », incendiée

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De violentes manifestations à Dakar et à l’intérieur du pays sont notées ce vendredi. Ainsi, la presse continue de subir la furie de la Police. Après Absa Hanne de Sénéweb, Papa Samba Sène, Directeur Général du journal « L’Évidence » vient, lui aussi, de payer les frais de la colère des anti-report. Sa voiture 4/4 de marque Hunda a été complètement calcinée dans l’Avenue Bourguiba. Une agression de plus sur la liberté de la presse.

Le président du Sénégal défend le report des élections lors d’une interview exclusive alors que des manifestations éclatent à travers le pays

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DAKAR, Sénégal (AP) — Le président sénégalais Macky Sall a défendu sa décision de reporter les élections alors que des manifestations violentes ont éclaté à travers le pays vendredi.

Lors de sa première interview depuis l’annonce du report, Sall a balayé les allégations selon lesquelles la décision était anticonstitutionnelle et qu’il avait créé une crise constitutionnelle, affirmant que le pays avait besoin de plus de temps pour résoudre les controverses liées à la disqualification de certains candidats et à un conflit entre les branches législative et judiciaire du gouvernement.

Le Sénégal est l’une des démocraties les plus stables de l’Afrique de l’Ouest, mais le vote présidentiel a été entaché de controverses, allant des manifestations meurtrières qui ont conduit Sall à annoncer qu’il ne briguerait pas un troisième mandat à la disqualification de deux leaders de l’opposition par l’autorité électorale supérieure.

Sall a nié qu’il cherche à rester au pouvoir. « Je ne recherche absolument rien d’autre que de laisser un pays en paix et en stabilité », a déclaré Sall. « Je suis complètement prêt à passer le relais. J’ai toujours été programmé pour cela. »

Sall s’est entretenu avec l’AP à l’intérieur du palais présidentiel de la capitale, Dakar, tandis qu’à l’extérieur, des centaines de manifestants sont descendus dans les rues, brûlant des pneus, lançant des pierres et bloquant la circulation alors que les forces de sécurité utilisaient des gaz lacrymogènes pour les disperser. Au moins un étudiant a été tué sur un campus scolaire à la suite de manifestations dans la ville septentrionale de Saint-Louis, selon un communiqué du procureur public.

« Notre avenir est en jeu, nous devons lutter », a déclaré Mohamed Sene, un manifestant à Dakar.

Sall, arrivé au pouvoir en 2012 et sur le point de terminer ses deux mandats le 2 avril, a reporté les élections prévues pour le 25 février alors que la campagne était sur le point de commencer.

La tentative de Sall de retarder l’élection est survenue dans un contexte de tensions sur la question de savoir qui était autorisé à se présenter. Le Conseil constitutionnel, la plus haute autorité électorale, a bloqué un candidat d’un grand parti car il détenait la double citoyenneté avec la France au moment où il a déposé sa candidature. Karim Wade, fils d’un ancien président et candidat du Parti démocratique sénégalais, a accusé deux membres du Conseil de corruption et a appelé le parlement à retarder l’élection.

Sall a déclaré que son intervention était nécessaire pour éviter un chaos électoral pire.

« Je ne veux pas laisser derrière moi un pays qui plongera immédiatement dans de grandes difficultés », a déclaré Sall. « Je dis maintenant que je vais travailler pour l’apaisement, pour des conditions qui permettront au pays d’être paisible… organisons tous des discussions inclusives avant d’aller aux élections », a-t-il ajouté.

Le parlement sénégalais a voté lundi pour reporter l’élection au 15 décembre dans un processus chaotique qui s’est déroulé après que des députés de l’opposition ont été expulsés de force des chambres.

La constitution donne au Conseil constitutionnel le pouvoir de réorganiser le vote dans certaines circonstances, notamment « le décès, l’incapacité permanente ou le retrait » des candidats. Cependant, les tentatives du parlement de modifier la législation violent certaines clauses de la constitution actuelle, selon l’Africa Center for Strategic Studies.

Plus tôt cette semaine, plus d’une douzaine de candidats de l’opposition ont déposé un appel auprès de la Cour suprême pour annuler le décret.

Le Conseil constitutionnel devrait rendre sa décision dans environ une semaine sur son accord ou non avec la conclusion du parlement. Cependant, interrogé à ce sujet, Sall n’a pas précisé s’il accepterait la décision de la cour en cas de rejet du report.

« Il est trop tôt pour moi de considérer cette perspective… Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai », a-t-il déclaré.

Les analystes des conflits estiment que le report de l’élection dans un pays qui était autrefois considéré comme un phare de stabilité démocratique est susceptible d’accélérer le déclin démocratique en Afrique de l’Ouest, une région touchée par les coups d’État et l’insécurité.

« La tendance actuelle menace de ternir la réputation du Sénégal et risque de permettre des pratiques antidémocratiques par des dirigeants élus dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest », a déclaré Mucahid Durmaz, analyste principal chez Verisk Maplecroft, cabinet mondial de conseil en risques.

La foi des Sénégalais en la démocratie a considérablement diminué sous Sall, plus de la moitié des citoyens affirmant que leur pays est moins démocratique aujourd’hui qu’il ne l’était il y a cinq ans, selon Afrobaromètre, un réseau indépendant de recherche par sondage. Les groupes de défense des droits accusent les autorités de réprimer les médias, la société civile et l’opposition. Human Rights Watch a déclaré que près de 1 000 membres de l’opposition et militants ont été arrêtés dans tout le pays au cours des trois dernières années.

Deux experts de l’Institut américain pour la paix ont écrit que Sall était responsable de la crise qu’il invoquait pour retarder l’élection, les qualifiant de « conflits que son administration et un conseil constitutionnel nommé par le président ont largement créés en excluant des figures de l’opposition éminentes ou leurs partis du processus électoral ».

Plusieurs membres de l’opposition, dont le plus fort opposant de Sall, Ousmane Sonko, ont été emprisonnés.

La candidature de Sonko a également été rejetée en raison d’une condamnation par la Cour suprême pour diffamation contre un ministre. Les partisans de Sonko maintiennent que ses problèmes judiciaires faisaient partie d’un effort du gouvernement pour saboter sa candidature aux élections de cette année.

Vendredi, Sall a appelé la communauté internationale à faire preuve de retenue et de compréhension pendant que le Sénégal traversait une période difficile. Il a déclaré que la voie à suivre consistait à lancer un dialogue national, qui pourrait commencer dès la semaine prochaine. L’objectif est de favoriser la confiance et de créer un environnement inclusif pour les élections, a-t-il déclaré.

« Pendant les périodes de fragilité, nous devons être prudents… Le pays doit traverser cette étape de transition électorale avec une lucidité et une tranquillité totales, afin que le pays continue d’avancer », a déclaré Sall.

Mais un expert du Sénégal a déclaré que la seule issue de la crise actuelle est que le gouvernement libère les candidats de l’opposition de prison, que Sall termine son mandat à temps et que le Conseil constitutionnel annule le décret.

« Le Sénégal est réellement en danger de sombrer dans la violence et le chaos », a déclaré Alioune Tine, fondateur du Centre Afrikajom, un groupe de réflexion ouest-africain. « C’est une révolution citoyenne contre la dictature et il n’y a pas de fin en vue », a-t-il ajouté.

Le reporter de l’Associated Press, Babacar Dione, a contribué depuis Dakar.

b[Copyright 2024 The Associated Press.b

Report de la présidentielle : Ahmed Khalifa Niass affirme être à l’origine de la décision

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Dans une interview accordée à nos confrères d’Emédia, Ahmed Khalifa Niass a discuté des récents événements survenus au Sénégal, notamment le report de l’élection présidentielle décidé par le président Macky Sall le 3 février 2024. Durant cet entretien, Le marabout Niass a affirmé être à l’origine de cette décision, prétendant avoir conseillé au président de reporter l’élection. « Je suis le premier à lui avoir suggéré de reporter la présidentielle, et je lui ai dit trois jours avant qu’il ne s’exprime publiquement », a-t-il déclaré.

Ahmed Khalifa Niass a aussi expliqué les motifs pouvant justifier une telle décision. Selon lui, plusieurs raisons sont à l’origine de ce report. La première serait liée à un conflit potentiel entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, chacun tirant dans une direction opposée. « Face à trois pouvoirs dans le pays, il était nécessaire que le président de la République intervienne pour marquer la fin des hostilités ou pour prévenir une véritable crise institutionnelle », a-t-il expliqué.

Il a également justifié la décision du président en évoquant l’existence de groupuscules financés par des fonds étrangers, dans le but de s’accaparer les ressources naturelles telles que le pétrole ou le gaz récemment découverts dans le pays. « Il existe des fonds spéciaux créés pour certains opposants désirant prendre le contrôle du pays. Des révélations de journaux français sur le financement de certaines personnes par des acteurs étrangers souhaitant obtenir une part des ressources en gaz et en pétrole une fois au pouvoir, sont des pratiques que le président ne peut tolérer », a-t-il affirmé.

Ahmed Khalifa Niass a également employé la métaphore de la bête dans une marmite pour illustrer sa pensée, arguant que le report de l’élection présidentielle était la bonne décision. « C’est comme lorsqu’on cuisine et qu’on découvre qu’un insecte s’est glissé dans la marmite : on arrête tout pour retirer la bête, puis on peut éventuellement reprendre la cuisine. C’est précisément ce que le président a fait », a-t-il conclu, estimant que cette démarche était nécessaire.

144ème édition de l’Appel des Layennes: Yoff, dans l’attente d’un meilleur cadre de vie et d’infrastructures à l’aune de son statut

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Les cités religieuses de la communauté Layène (Yoff, Cambérène, Malika et Diamalaye) étouffent. L’encombrement, les embouteillages, le manque d’espace sont des problèmes de ces localités. Le constat a été fait par Seydina Mandione Laye.

Selon lui, les difficultés perdurent dans la cité de Seydina Limamoulaye. Au plan sécuritaire, Seydina Mandione Laye a demandé un renforcement de la sécurité dans les zones qui vont accueillir des milliers de pèlerins.

La ville de Yoff souffre d’un manque d’infrastructures d’assainissement, d’insécurité entre autres. C’est pour cela qu’il a lancé un appel aux autorités afin que la cité de Yoff soit dotée d’ouvrages à l’aune de son statut.

La 144éme de l’Appel de Seydina Limamoulaye se penchera sur le thème : « L’unité, socle de la stabilité sociale et politique ». L’évènement religieux débutera le samedi 10 février 2024. A vrai dire, l’Appel coïncide avec un contexte politique tendu. Il faut alors lancer un appel à la paix lors de l’Appel.

Les éclairages d’Aissata Tall Sall sur les faits derrière l’emprisonnement de Ousmane Sonko et Diomaye Faye

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L’arrestation de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye met-elle en péril l’indépendance de la justice au Sénégal ? Cette interrogation a été soulevée par « Le Figaro » lors d’un entretien avec la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Aissata Tall Sall. Cependant, selon elle, l’incarcération de Sonko ne découle pas de ses opinions politiques.

Interrogée sur l’arrestation de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, Aissata Tall Sall a comparé cette situation à celle vécue par Abdoulaye Wade par le passé. Elle souligne que, malgré son incarcération, les mêmes juges ont par la suite validé sa victoire à l’élection présidentielle.

« Je tiens à dire que tous ceux qui sont incarcérés le sont, non pas parce qu’ils ont exprimé une position politique mais pour des faits de droit commun. Quant à Bassirou Diomaye Faye, il a été désigné candidat alors qu’il était déjà en détention« , a déclaré Aïssata Tall Sall.

Le Professeur Ismaïla Madior Fall a été « rectifié » par ses anciens élèves de la Fac…

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Le professeur Ismaila Madior Fall a tenté, dans un article largement partagé sur les réseaux sociaux et dans son interview à la RTS en date du Mardi 6 Février 2024, de faire comprendre à l’opinion nationale et internationale les ressorts explicatifs du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Un report qui met l’économie au ralenti, plonge le pays dans des lendemains incertains et marque à jamais la page la plus sombre de l’histoire politique de notre pays. Cherchant désespérément à écarter la responsabilité du président de la République et de justifier ce report, le professeur a voulu convaincre sans avoir raison. Ses arguments n’ont pas laissé indifférents des intellectuels, d’ici et d’ailleurs, parmi eux, ses anciens étudiants. Ces derniers ont, dans les lignes qui suivent, apporté quelques précisions sur ce report qualifié à juste raison de coup d’Etat constitutionnel.

1. Quel est le rôle du président de la République dans la mise en œuvre du report ?

• Le professeur Ismaila Madior Fall nous parle délibérément de ceux qui ont pris l’initiative du report et non de celui qui l’a acté. On en perd son latin.
• Le Président est l’architecte de ce report qu’il a planifié de bout en bout, du début à la fin. Il n’est pas sélectionneur et n’est pas non plus sélectionnable pour la prochaine compétition qui devrait débuter le 25 février 2024. Mais il s’adjuge le rôle d’agent de joueurs et voudrait que ses choix se substituent à ceux retenus par le Conseil constitutionnel, quitte à prendre manu militari un décret excédant ses pouvoirs à une demi-journée du démarrage effectif de la campagne électorale. Quand le gardien de la constitution rame à contre-courant de ce texte qu’on ne devrait toucher qu’avec des »mains tremblantes », c’est à la fois effroyable et inédit.
• Le Président n’est pas l’initiateur. Il est l’instigateur.
En apparence, il n’en est pas l’initiateur. Cependant, il demeure l’instigateur, le comploteur, le coauteur. C’est lui-même, dans ses faits et gestes, qui tire les ficelles. Il a décidé en dehors de toute décence républicaine de s’agenouiller sur la loi fondamentale. Ses propres investigations, renseignements, sondages confirment le « survivant » désigné comme prochain vainqueur de la présidentielle dès le premier tour. Ce qui constitue un grand risque pour lui au regard de la kyrielle de turpitudes inscrites à son actif durant son magistère.
• Il doit juste donner un avis favorable ou défavorable ou alors en prendre acte. Il a préféré la
troisième option souligne le professeur.
Tous les actes pris par le Président de la République à la suite de sa saisine par l’Assemblée nationale,
donnent l’impression qu’il a pris acte. Mais dans la réalité, on s’aperçoit que cette posture républicaine qu’il affiche en consultant le premier ministre, les présidents du Conseil constitutionnel, de l’Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités territoriales, du Conseil économique et social, n’est que de façade. Comme dans une course contre la montre, il n’a pas attendu la fin des délibérations au sein de l’hémicycle pour sabrer violemment la constitution et se projeter vers son vœu le plus pieux : reporter les élections !
• Après le vote de la loi constitutionnelle, il appartient au Président de la République de procéder à
sa promulgation dans les délais indiqués par la Constitution.
Conformément au texte constitutionnel, » après son adoption par l’Assemblée nationale à la majorité absolue des suffrages exprimés, la loi est transmise sans délai au Président de la République pour promulgation » (art. 71 de la constitution).

Le Président peut différer la promulgation selon l’article 73 de la constitution en demandant une
nouvelle délibération à l’assemblée nationale qui ne peut être refusée. Dans ce cas, la loi ne peut
être votée en seconde lecture que si les 3/5 des membres composant l’Assemblée nationale se sont
prononcés en sa faveur.
La promulgation peut aussi être retardée par un recours visant à faire déclarer la loi
inconstitutionnelle (article 74). Ce recours peut être exercé par le Président de la République dans
les six jours francs qui suivent la transmission à lui faite de la loi définitivement adoptée. Il peut
être exercé par un nombre de députés au moins égal au 1/10 des membres de l’Assemblée nationale
dans les six jours francs qui suivent son adoption définitive.
Dans tous les deux cas, à l’expiration des délais constitutionnels, la promulgation est de droit. Il y
est pourvu par le Président de l’Assemblée nationale.
2. Pourquoi le report est-il infondé ?
Pour justifier le report le professeur Ismaila Madior Fall évoque une crise institutionnelle putative.
• La crise entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel est imaginaire. Des accusations
de corruption sur des juges du Conseil constitutionnel n’ont aucunement impacté sur le bon
fonctionnement de ces deux institutions. Au moins, l’un des juges cités dans cette affaire a porté
plainte. Si la volonté du Président est réellement de tirer cette affaire au clair, qui de mieux que le
juge pénal pour le faire ?
• La création d’une Commission d’enquête parlementaire (CEP) pour faire la lumière sur cette
affaire relève de l’absurde. Elle est sans incidence sur le processus électoral. Les conclusions de
cette commission parlementaire ne peuvent produire d’effet sur la liste des candidats arrêtée par le
Conseil Constitutionnel encore moins sur la suite du processus électoral.
• La possibilité de fraudes par des candidats sur leur nationalité pour faire passer leur candidature
n’a pas échappé à la vigilance du législateur sénégalais. Le juge constitutionnel saisi, tout comme le
« Maître des poursuites », peut en tirer les conséquences de droit.
• Les décisions du juge constitutionnel en matière électorale font souvent l’objet de contestations.
Elles n’ont jamais été à l’origine d’un report d’élection présidentielle. Serait-il acceptable que la
contestation portée par un candidat recalé pour fraude, puisse conduire au report d’une élection
présidentielle ? La réponse tombe sous le sens : NON !
• Il n’y a pas plus grand risque d’instabilité politique que l’interruption volontaire, en violation des
dispositions légales, d’un processus électoral presque à terme.
• Ne serait-ce que par respect à tous ceux qui se sont battus pour faire du Sénégal une vitrine de la
démocratie en Afrique, on ne devrait se permettre de comparer la situation politique des années
soixante à celle que nous vivons actuellement. Cette comparaison ne vous donne pas raison !
3. La loi de dérogation est-elle une loi constitutionnelle ?
• Le professeur fait savoir que la loi constitutionnelle en cause n’a pas vocation à réviser la
constitution mais à consacrer une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution. Pour
lui, la loi constitutionnelle peut « avoir pour objet de modifier la Constitution ou de déroger à
une ou plusieurs dispositions de la Constitution ».

D’ordinaire, la loi constitutionnelle de révision permet d’abroger, de modifier ou de compléter des
dispositions de valeur constitutionnelle. Suivant la logique du professeur, on pourrait alors dire que
la loi en cause ne serait pas constitutionnelle car elle n’abroge, ne modifie ni ne complète la
constitution. Elle déroge à l’article 31 de la constitution.
•Une question s’impose ici : la loi constitutionnelle consacrant une dérogation à la constitution estelle l’expression du pouvoir constituant comme le serait une classique loi de révision ? La question
se pose car le « pouvoir constituant », souverain par essence, revêt deux dimensions. Le « pouvoir
constituant originaire » ou « initial » est le pouvoir d’établir une nouvelle constitution ; le « pouvoir
constituant dérivé » dérive du premier et permet de réviser la constitution. Dès lors, si la loi
constitutionnelle adoptée n’est pas l’expression du pouvoir constituant dérivé, il serait légitime de
douter de son caractère constitutionnel. Elle serait une loi ordinaire. Or, le champ matériel et la
procédure d’adoption des lois ordinaires sont différents de ceux des lois constitutionnelles.
Si le Conseil constitutionnel conteste la constitutionnalité de la loi de dérogation, la question de sa
validité d’un point de vue procédural et matériel se poserait en plus de celle de sa constitutionnalité.
4. La loi de dérogation viole-t-elle la clause dite intangible ?
• Il ne serait pas inutile de rappeler que la loi adoptée « aux forceps » le 05 février 2024 avait un
double objectif :
-fixer une date d’élection en dehors du calendrier républicain constitutionnellement consacré ;
-prolonger le mandat du président de la République.
• Sur la constitutionnalité, à supposer qu’elle n’ait pas une valeur constitutionnelle, en rallongeant le mandat du président de la République de 9 mois, la loi viole les dispositions des articles 27 et 103 de la constitution sur la durée du mandat. Spécifiquement, l’objectif de cette clause dite intangible est d’empêcher à l’Exécutif ou au Législatif d’initier des projets ou des propositions de loi qui augmenteraient ou diminueraient la durée du mandat. D’ailleurs, dans sa décision 1/C/2016 du 12 février 2016, le Conseil constitutionnel déclarait : « Considérant, en effet, que ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à l’occasion de changements de majorité, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances notamment, la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée » (Considérant 32). De même, la proposition de loi tend à insérer, à titre transitoire, deux alinéas à l’article 31 de la constitution.

Contrairement aux déclarations du professeur selon lesquelles il ne s’agirait pas d’une révision constitutionnelle, l’insertion d’alinéas entraîne nécessairement modification du texte constitutionnel, une révision de la constitution.
En effet, dans l’exposé des motifs, il est mentionné ce qui suit : « La présente proposition de loi
vise à modifier l’article 31 de la Constitution de la République du Sénégal ».
• Or, dans la décision de 2016, le Conseil constitutionnel rendait cette perspective impossible en
ces termes : « Considérant en outre qu’il est inséré dans ledit article 27, un alinéa 2 qui, pour régler une question de droit transitoire, prévoit que la nouvelle disposition sur la durée du mandat du Président de la République s’applique au mandat en cours. Considérant que la règle énoncée à l’alinéa 2, destinée à fixer une situation dont les effets sont limités dans le temps et par essence temporaire, va cesser, une fois son objet atteint, de faire partie de l’ordonnancement juridique. Considérant qu’en tant que telle, elle est incompatible avec le caractère permanent attaché à l’article 27 que le pouvoir constituant entend rendre intangible en le rangeant dans la catégorie des dispositions non susceptibles de révision »
(Considérants 20, 21 et 22).

La loi constitutionnelle de dérogation ainsi formulée porterait atteinte au caractère permanent des dispositions de l’article 31 de la constitution.
• Au demeurant, si le Conseil constitutionnel estime que la loi en cause est de nature constitutionnelle, qu’il s’agit d’une véritable loi de révision, la question de sa « contrôlabilité » se poserait. Le Conseil peut-il exercer un contrôle de constitutionnalité sur ce type de loi ?
• De façon classique, il a toujours refusé d’exercer sa compétence de contrôle sur les lois de révision.
Deux précisions importantes ceci dit.
-La première est que l’article 103 de la constitution – violée comme on vient de le voir – contient une clause d’intangibilité qui empêche qu’on puisse y porter atteinte.

La seconde est qu’à chaque fois que le Conseil constitutionnel se déclarait incompétent, c’est parce
que la loi constitutionnelle portait sur les « dispositions révisables » de la constitution. C’est ce qu’on pourrait déduire de sa décision 3/C/2005 du 18 janvier 2006 : « Considérant que le pouvoir constituant est souverain ; que sous réserve, d’une part, des limitations qui résultent des articles 39, 40 et 52 du texte constitutionnel touchant aux périodes au cours desquelles une révision de la Constitution ne peut être engagée ou poursuivie et, d’autre part, du respect des prescriptions de l’alinéa 7 de l’article 103 en vertu desquelles la forme républicaine de l’État ne peut faire l’objet d’une révision, il peut abroger, modifier ou compléter des dispositions de valeur constitutionnelle dans la forme qu’il estime appropriée et introduire explicitement ou implicitement dans le texte de la Constitution des dispositions nouvelles qui, dans le cas qu’elles visent, dérogent à des règles ou principes de valeur constitutionnelle, que cette dérogation soit transitoire ou définitive » (Considérant 3). Le pouvoir constituant n’est souverain, lorsqu’il s’exprime en matière de révision constitutionnelle, qu’en respectant les limites procédurales et matérielles posées par la constitution.
Par conséquent, le Conseil constitutionnel s’arroge le droit de procéder, au moins, à un « contrôle
minimal » sur les lois de révision. Cet examen lui permet de s’assurer que la procédure ainsi que les limitations matérielles sont respectées. En l’absence de violation, il se déclare incompétent pour
contrôler les dispositions de la loi.

•Dans le contexte électoral actuel, le régime en place, bien que conscient de l’existence des décisions
3/C de 2005 et 1/C de 2016, ainsi que de la clause d’éternité à l’article 103 alinéa 7, a volontairement
décidé de passer outre et faire adopter sa proposition de loi constitutionnelle en comptant évidemment sur une éventuelle déclaration d’incompétence du Conseil constitutionnel pour augmenter indûment la durée du mandat du président de la République.
• Si tel devait être le cas, ceci rendrait caduque la clause d’éternité. Notre « identité constitutionnelle » s’en trouverait fragilisée. Ce serait ouvrir la « boîte de Pandore ».

Le Président, disposant d’une majorité confortable, pourra contourner les obstacles constitutionnels et se
permettre toutes sortes de dérives. Or, une loi constitutionnelle affectant ladite clause ne devrait pouvoir être adoptée par voie référendaire a fortiori par voie législative. Les « 7 sages » devraient la censurer d’autant plus que leurs initiateurs estiment qu’elle ne révise pas la constitution, qu’elle n’est donc pas l’expression du pouvoir constituant.

Par ailleurs, l’interprétation que vous faites du décret du 3 février 2024, en en faisant un « acte de gouvernement » qui échapperait à la censure de la Cour suprême, est à notre avis un peu
capillotractée.
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Elle n’est guère satisfaisante. En effet, si le décret portant convocation du corps électoral peut être
considéré comme un acte de gouvernement, tel ne devrait être le cas du décret abrogatif. C’est connu, il existe traditionnellement deux catégories d’actes de gouvernement : ceux qui portent sur les relations entre l’Exécutif et le Législatif et ceux qui sont relatifs aux relations internationales. Le décret d’abrogation ne peut être rangé dans l’une quelconque de ces catégories. Bien au contraire, il intervient dans le cadre des relations entre l’administration et les administrés tout en modifiant l’ordonnancement juridique. Il porte incontestablement atteinte aux droits des électeurs en leur ôtant, même temporairement, la possibilité de se choisir un dirigeant. En cela, il ne saurait bénéficier d’une immunité juridictionnelle en tant qu’acte administratif.
• Monsieur le professeur, l’appréciation que l’on peut faire de cette loi et du décret est que vous avez banalisé le processus démocratique de dévolution du pouvoir politique par l’usage d’une technique antidémocratique d’accéder à la magistrature suprême.

5. Le Président ne s’est-il pas arrogé un troisième mandat inique
•Dans les dédales les plus sombres de notre esprit, personne n’aurait cru que le professeur, par son
jeu favori de diversion, aurait le culot de faire croire que l’adoption de la loi portant report de
l’élection présidentielle est un « simple réaménagement qu’un « report »…

•Monsieur le professeur, vous vous êtes majestueusement gouré. Le terme qui semble adapté à cette loi constitutionnelle portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution est en réalité le » changement constitutionnel ». Ainsi le changement constitutionnel peut être considéré comme un déplacement de la situation politique ou de l’équilibre des intérêts sans pour autant que ce changement soit authentifié dans la lettre de la constitution écrite.
• En d’autres termes ce changement constitutionnel que vous avez opéré n’est que la réalisation
d’un désir personnel du président de la République de se maintenir en fonction sans avoir un lien
avec la réalité politique.
Monsieur le professeur, ne nous parlez plus d’aménagement ni de report mais ayez le courage de
dire au peuple que vous avez permis au président de la République, par un changement constitutionnel, de briguer un troisième (3ème) mandat d’un (1) an et cette fois-ci non pas par voie référendaire mais via l’Assemblée nationale même, quoique l’on puisse dire sur les clauses d’éternité qui encadrent les dispositions relatives aux mandats.

• Désolé monsieur le professeur ! Cette loi ne sauve pas et ne saurait sauver le Sénégal des dérives
« hypothétiques » qui n’ont d’existence que dans votre tête aux idées dévastatrices pour notre pays.
Au contraire cette loi pourrait être l’amorce d’une crise profonde et corrosive avec des conséquences incalculables pour le devenir de notre cher pays.

•Monsieur le professeur, dialoguer suppose la présence de parties à un conflit. Mais par la force et
la maturité des hommes qui incarnent les principaux acteurs sur la scène politique, il n’y a qu’une
seule partie en conflit avec elle-même. C’est la personne à qui vous cherchez des opportunités
juridiques pour le maintenir au pouvoir.
Des dialogues, vous en avez organisés dans le passé, mais des dialogues sincères, pas à notre connaissance.
•Le Sénégal reste et demeure un pays réconcilié et apaisé, Seulement c’est votre appréciation du
Sénégal qui est déformée par votre vue d’esprit qui considère le Sénégal et les Sénégalais comme
des marionnettes manipulables à merci. Monsieur le professeur, Dialoguez avec vous même !

Mouhamadou Moustapha Diagne, Juriste spécialisé en droit international des droits de l’Homme-Ibra Faye, Docteur en droit public-Dame Sall, Juriste spécialisé en droit international public-Elhadji Mamadou Babou, Juriste spécialisé en droit international des migrations

Ousmane Diouf, Juriste d’entreprise, banquier, Vice-Président du dialogue social de la microfinance au Sénégal- Pape Mody Junior Cissokho, Juriste spécialisé en droit des affaires.